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« Quel voleur accepte qu’on le vole ? »
Capitalisme et propriété privée
Nicolas Bon
Broché 128 pages 110 x 165 mm
ISBN 978-2-919648-06-1
Parution : Janvier 2012 - disponible
Prix : 7,50 €

Présentation

Si les objets du monde sont bel et bien des poissons perdus, des res nullius ou des corps flottants, comme Nicolas Bon le montre dans cet essai effréné en forme de harangue publique, citant pêle-mêle Rousseau, Melville et saint Augustin, alors les individus qui s’en emparent sont eux-mêmes des inventeurs d’objets trouvés, c’est-à-dire des batteurs de grèves, des écumeurs d’eau douce, des « ravageurs » — c’est-à-dire encore des voleurs susceptibles de se faire voler à leur tour à tout moment. Simplement l’humanité se divise entre ceux qui s’efforcent de trouver là l’occasion de leur liberté, en renonçant aux chimères de la propriété privée, autrement dit en se laissant voler aussi souvent qu’ils volent, et tous les autres, ceux qui voudraient pouvoir voler sans jamais être volés eux-mêmes. Et ce n’est peut-être que ça, le capitalisme : cette supercherie ontologique concertée visant à organiser les conditions de monopole du vol légitime, en naturalisant le statut fallacieux et scélérat de poisson attaché, de res in patrimonio ou de corps-mort ; cet appareil de capture à grande échelle visant à s’approprier tyranniquement tous les vergers de la planète, sans admettre qu’on vienne y cueillir un seul de leurs fruits — car quel voleur accepte qu’on le vole ?