À PARAITRE (jeudi 23 mai 2019) : « Le Nautilus en bouteille » de Jean-Michel Gouvard (Une lecture de Jules Verne à la lumière de Walter Benjamin).

Quatrième de couverture :

L’ œuvre de Jules Verne s’enracine au cœur même de la modernité du XIXe siècle et, sous la forme de récits d’aventures techniques et fantastiques, embrasse au plus près aspirations, rêves et angoisses de celle-ci. Walter Benjamin se fait, au milieu des années 1930, l’historien de ce XIXe siècle – et précisément de ses fantasmagories. La rencontre entre les deux œuvres s’imposait… (à tel point qu’en refermant le livre de Jean-Michel Gouvard on s’étonne que personne n’ait pensé à l’organiser avant lui.)

Ce petit livre organise cette rencontre avec un tact, une efficacité, une hospitalité remarquables. Verne est donné à lire en de nombreux extraits saisissants, patiemment collectionnés * ; Benjamin, en apparence moins présent dans le livre, est invité à y descendre pourtant, comme à chaque page ; c’est sa lumière qu’on sent délicatement se poser sur les descriptions de Verne données à lire.

On se prend alors à rêver à une liasse « v » comme Verne du Livre des passages, liasse qui n’existe pas. Pourquoi ?

Chose enfin qui en étonnera quelques-unes et quelques-uns peut-être (après nous !) : on se surprend à vouloir rouvrir Verne, éclairé ainsi comme à neuf.

Pontcerq

* un cadavre de chien plane en orbite autour d’un vaisseau spatial, lui-même menacé d’un sort semblable autour de la lune [cf. intra, p. 69] ; une île du Pacifique, engloutie, est reconstituée à l’identique par l’ingénieur, comme une exposition, au milieu des terres de l’Iowa [cf. intra, p. 113] ; un homme misanthrope, nommé Nemo, marche sur le sol marin, par vingt mille lieues de fond, au travers d’une ville en ruines depuis des millénaires – dont il devient à son tour une statue, l’espace d’un instant d’immobilité [cf. intra, p. 176-177]. Autant de visages rêvés de la catastrophe, passée et à venir.