Historiettes couverture 1
Historiettes
J. P. Hebel
332 pages 15,5 x 20,5 cm
ISBN 978-2-919648-41-2
Parution : 9 janvier 2026 - à paraître
Prix : 23,50 €

 

« Par une loi nouvelle, le colportage se trouvait aux mains des préfets – et on venait de fourrer Proudhon à Sainte-Pélagie… »

Flaubert, Bouvard et Pécuchet

 

 

 

 

Johann Peter Hebel (1760-1826), petit professeur de lycée, écrivait ces extraordinaires historiettes pour un simple almanach, qui était imprimé en octobre, puis colporté ou vendu sur les marchés d’automne. « Voilà les histoires de Hebel. Elles ont toutes un double fond… » (Walter Benjamin)

 N. B. Les Historiettes de Hebel paraissent dans la collection « Classiques Bandeau ».

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 « Comme Malherbe traitait intensément avec les colporteurs, son dossier sert comme point d’entrée dans une étude du colportage, le secteur le plus louche et le moins bien connu du commerce du livre sous l’Ancien Régime. Les petits marchands ambulants figurent souvent dans les archives de la police, mais seulement pendant un instant – au mieux, pour la durée d’un interrogatoire à la Bastille –, et ensuite disparaissent. » (Robert Darnton, Un tour de France littéraire. Le monde du livre à la veille de la Révolution, Gallimard, Coll. Essais, 2018, p. 218)

 

Watteau_-_The_Old_Savoyard-colporteur-vers1715-InstituteOfArt-Chicago Watteau, Petit colporteur

 

« Ainsi que nous l’avons vu, les mieux pourvus [parmi les colporteurs], connus sous le nom de marchands forains (parfois “foirins”, terme dérivé des foires où ils vendaient des livres), sillonnaient la campagne avec un cheval et un chariot, parfois en suivant les routes régulières, d’autres fois en s’écartant des chemins battus. » (Robert Darnton, op. cit., p. 218)

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Vont participer au Hebel-Kolportage de l’hiver 2025-2026 : La Fleur qui pousse à l’intérieur (Dijon), Vita Nova (Laval), À la ligne (Lorient), Comment dire (Rennes), Floury (Toulouse), Le Livre (Tours) [liste provisoire]. Aux librairies kolportantes, salut !

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« Comme colporteur ou marchand forain, il voyageait de foire en foire et d’une place de marché à une autre. Quand avait-il commencé à vendre des livres ? À l’âge de douze ans, en colportant des almanachs et des gravures populaires. Six ou sept ans plus tard, il commença à vendre des livres ordinaires suivant l’exemple de ses deux frères qui étaient colporteurs. Un d’eux avait perdu un bras à la guerre et touchait une pension d’une pistole par mois, d’où le surnom de “La Pistole” dont hérita le jeune Noël. Quel était son lieu de résidence pendant ce temps ? Il n’en avait pas. Il vivait sur la route et voyageait partout – en Normandie, Île-de-France, Champagne, Anjou – avec un cheval et un chariot. Quel droit avait-il d’être libraire ? “Il prend la qualité de libraire parce qu’il vend des livres.” » (Robert Darnton, op. cit., p. 218-219)

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_DSF4818-dev1Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), rue Bourdelle. Abords du parking d’un supermarché (2023).

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 « En janvier 1777, [Malherbe] écrivit qu’il avait vendu quelques ouvrages de la STN à “un nommé Quesnil, dit l’Anglais, des environs de Meaux”, qui avait disparu. Un autre colporteur avait fait de même, “un certain Denis Brouillard”. En octobre la liste des débiteurs défaillants était si longue que Malherbe requit un bailli pour les traquer dans le diocèse de Coutances, en Normandie, où de nombreux colporteurs étaient nés, bien qu’il n’escomptât pas trouver  des “gens sans domicile” installés à des adresses dans leurs villes natales. » (Robert Darnton, op. cit., p. 207-208)